2023 : Une cinétique de maturité chaotique, des rendements exceptionnels et une année qui s’annonce plutôt bonne !
2023 est une année plus tardive que 2022, globalement marquée par un bel ensoleillement et des températures plutôt douces. C’est un millésime chaud mais beaucoup moins sec que 2022 sur la période printanière.
Aux mois de mai et juin, la Corse a été affectée par des épisodes de pluies qui ont engendré une forte pression phytosanitaire, Oidium et Mildiou ont été très actifs. Mais, du fait de la grande technicité des producteurs dans la gestion de ces deux maladies, les possibles dégâts sont restés marginaux.
Dans la première partie de l’été, les conditions climatiques ont été favorables à la croissance du raisin. Les grappes ont été plutôt bien fournies.
Fin juillet début août, certains feuillages ont commencé à faiblir et des préoccupations vis-à-vis des cicadelles des grillures mais aussi de la pyrale des agrumes ont commencé à poindre.
L’ensemble du vignoble corse était alors largement en sous maturité en comparaison avec 2022.
Puis, la canicule de la mi-août a entrainé une phase de maturation plus rapide et les vendanges ont véritablement commencé à partir du 21 août avec des récoltes très saines.
Toutefois, début septembre, la belle charge conjuguée à la dévastation du feuillage par les cicadelles des grillures a entrainé un phénomène de stagnation des degrés voire de blocages de maturité, particulièrement dans le sud Corse et la côte orientale.
Ce constat s’est amplifié courant septembre où la maturité, en particulier de certains raisins noirs, a été « poussive », les degrés n’augmentant plus et l’acidité baissant légèrement.
Au final, le niveau de production est historique, la Corse dépasse de peu les 400 000 hl produits. Ce chiffre n’avait jamais été atteint depuis le « renouveau » du vignoble insulaire.
Au chai, globalement, les fermentations (alcoolique et/ou malolactique) se sont plutôt bien déroulées avec peu de carences en azote du fait des pluies de printemps, certains pH un peu hauts ont dû être corrigés.
Dans l’ensemble, les acides maliques sont plutôt corrects garantissant une jolie fraicheur aux blancs et rosés 2023. On note déjà de belles expressions et des vins très plaisants quelle que soit la couleur, avec un beau potentiel en rouge.
Nathalie Uscidda, Directrice générale du CRVI
Gilles Salva, Directeur du pôle végétal du CRVI